Le conflit Ossétie du Nord – Ingouchie en bref

Le conflit Ossétie du Nord – Ingouchie en bref

Landeau renversé devan des chars de tombat pendant le conflit entre l 'Ossétie du nord et L'Ingouchie en 1992. Nord Caucase

Parmi les milles et un conflits du Caucase, il y celui qui oppose l’Ossétie du Nord – Alanie à l’Ingouchie depuis des décennies.

Explication rapide et brève pour que vous compreniez pourquoi votre chauffeur de taxi Ingouche refuse catégoriquement de vous emmener de Nazran jusqu’à Vladikavkaz à seulement 30 kilomètres de là, en « Ossétie ennemie ».

Dernière mise à jour : 10/01/2024

XIX siècle

Le Nord Caucase Russe a été conquis par les armées du Tsar au XIXe siècle. En majeur partie intégré de force à l’Empire après de violents combats, une guerre à l’est qui a duré près d’un demi siècle et un génocide. Les Ossètes sont l’un des rares peuple à se soumettre au Tsar de leur plein grès.

Des cosaques s’installent dans la région du Prigorodny après en avoir expulsés les Ingouches. Ils y établissent la ligne Cosaque de la Sounja d’après le nom de la rivière.

C’est un point stratégiquement important pour le contrôle du Caucase puisqu’il est en effet tout proche de la route militaire Géorgienne.

1917

Pendant la Révolution Bolchévique de 1917, les Cosaques du Prigorodny soutiennent les Armées blanches anti-communistes et les Ingouches soutiennent eux les Bolchéviques. Suite à leur victoire, les Ingouches reçoivent ou plutôt récupèrent le Prigorodny.

1944

Malgré leur soutiens aux Communistes, Staline accuse à tort les Ingouches d’avoir collaboré avec les Nazis. La totalité de la population Ingouche (et Tchétchène) est déportée en quelques jours au Kazakhstan en Février 1944.

Ceux qui refusent de partir sont éxécutés par les soldats Soviétiques. Nombreux sont ceux qui perdrons la vie pendant le trajet. Les soldats Soviétiques Ingouches qui se battent au front sont eux aussi déportés par la suite.

Pendant leur exile forcé, les territoires de l’ancienne République Socialiste Soviétique Autonome de Tchétchénie – Ingouchie sont donnés à leur voisins Ossètes, Géorgiens et Daghestanais. De nombreux Nord et Sud Ossètes ainsi que des Slaves s’installent sur les terres Ingouches ou y sont placés de force.

1957

A leur retour d’exile en 1957 leur terres ne leur sont que partiellement rendues. C’est à dire le territoire d’avant 1944 mais sans le Prigorodny. Ce dernier reste dans la République Socialiste Soviétique Autonome d’Ossétie du Nord.

Pour pouvoir retourner dans le Prigorodny désormais Ossète, les Ingouches doivent obtenir un permis.

Difficile à avoir, il est nécessaire pour trouver un logement et un emploi. Les Ingouches qui travaillent sur le sol Ossète font face aux discriminations à l’emploi et à l’éducation. Les tensions montent.

1990

En 1990 pendant la Perestroïka, les heurtes entre les populations Ossètes et Ingouches échappent aux contrôles des autorités.

En 1991, Boris Eltsine soutient la restauration d’une République Autonome d’Ingouchie, séparée de la Tchétchénie.

Les Ingouches demandent aux Ossètes de suspendre l’interdiction de délivrer des permis de séjour pour le Prigorodny et de créer une commission pour rendre des dommages et intérêts au peuple Ingouche déporté en 1944. Leur demandes sont rejetées.

Les violences et protestations commencent en Avril 1991. Plus d’un millier de soldats russes sont déployés dans le Prigorodny .

En Novembre de la même année, l’Ingouchie et la Tchétchénie deviennent deux républiques autonomes séparées. Grozny étant en territoire Tchétchène, elle y reste la capitale. L’Ingouchie se retrouve donc sans capitale et sans gouvernement pendant un an et demi.

Malgré des appels à répétitions du peuple Ingouche, les autorités russes n’interviennent pas et laissent un conflit armée éclaté en octobre 1992.

1992

Un afflux de réfugiés d’Ossétie du Sud s’installent dans le Prigorodny. Nombre d’entre eux ainsi que des groupes paramilitaires prennent part au conflit qui oppose l’Ossétie du Nord et l’Ingouchie. Ces derniers jouent un rôle dans l’expulsion des populations Ingouches : violences, pillages et appropriations des maisons de ces derniers.

Les armes du coté Ossète viennent tout droit d’Ossétie du Sud en conflit avec la Géorgie, tandis que celles des Ingouches viennent de Tchétchénie voisine en pleine guerre avec le gouvernement central Russe.

Le rapport de Human Rights Watch parlent de violations des droits de l’Homme du coté Ossète comme Ingouche. Tirs à l’aveugle, pillages, maison détruites, prises d’otages et meurtres de civils.

Certains accusent même les forces russes d’avoir pris part à certains pillages. Les prises d’otages et assassinats ont continués jusqu’en 1994.

HRW accuse le gouvernement russe d’avoir fait semblant de contrôler la situation, et de ne pas avoir protégé les civils du Prigorodny. On estime entre 30 et 40 000 le nombre de réfugiés Ingouches.

Aujourd’hui

Depuis, une ligne de démarcation est surveillée en permanence par l’armée Russe à l’Est de la Sounja dans le Prigorodny Est qui est resté sous le contrôle de l’Ossétie du Nord . L’attaque de Beslan en 2004 a ravivée les flammes puisque des Ingouches figuraient parmi les terroristes.

Un conflit non résolu, des tensions encore présentent aujourd’hui et une haine entre les deux peuples toujours très palpable.

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